À La Réunion, les CSE opèrent dans un tissu économique dominé par les TPE/PME (95 % des entreprises) et marqué par une relative fragilité du dialogue social : avant 2020, moins de 20 % des TPE/PME avaient des instances représentatives. Avec un taux de participation aux élections professionnelles de seulement 7 % dans les TPE/PME réunionnaises, le dialogue social reste fragile, rendant le rôle transformationnel des CSE d’autant plus crucial. La mise en place des CSE a donc représenté un changement culturel profond.

Par ailleurs, les enjeux locaux — insularité, coûts logistiques, transitions écologiques et numériques, chômage des jeunes — créent un besoin impératif d’alignement organisationnel. Dans un contexte insulaire où la décarbonation est cruciale pour réduire la dépendance logistique, les CSE peuvent jouer un rôle clé en co-construisant des stratégies durables. Face au chômage des jeunes et à la nécessité de compétences numériques, les CSE peuvent co-construire des plans de formation pour aligner les salariés sur les besoins de demain. Les directions seules ne peuvent pas tout anticiper. Les CSE, s’ils s’en donnent les moyens, peuvent devenir des vecteurs de lucidité collective.

À La Réunion, où les relations humaines priment souvent sur les structures formelles, les CSE peuvent tirer parti de cette proximité pour créer un dialogue authentique, incarnant ainsi le leadership transformationnel.

Mais, les obstacles restent nombreux : avec seulement 7 % de participation aux élections professionnelles dans les TPE/PME, un manque de formation des élus et des réticences de certains dirigeants à partager la gouvernance, les obstacles sont nombreux. Face à ces résistances, une posture transformationnelle peut justement permettre de restaurer un climat de confiance. Une formation aux techniques de facilitation ou de gestion des conflits, disponible via des organismes agréés, peut équiper les élus pour surmonter les résistances et incarner une posture transformationnelle.